Gérone et son aire d’influence jouent un rôle fondamental dans l’arrivée et la diffusion de l’art procédant du nord de la France, lequel commence à se rependre un peu partout dans le continent depuis le début du XIIIe siècle. Au Musée d’Art on apprécie des pièces de l’atelier du maître Bartomeu de Gérone, le premier sculpteur avec un nom connu qui introduit le gotique en Catalogne. Deux exemples clairs en sont l’ensemble constitué par le Calvaire de la moitié XIIIe siècle, originaire de la cathédrale de Gérone, et le tympan de l’hôpital des clergés de la même ville et récemment restauré par le Musée d’Art.
À partir de 1320-1340 devient général l’utilisation de l’alabastre de Beuda (région de la Garrotxa) comme le matériel le plus habituel pour l’statuaire de culte, un bon exemple étant la Vierge de l’Espoir, d’auteur anonyme et originaire du convent disparu de Sant Francesc de Gérone, ou encore les fragments du groupe du Saint Sépulcre de l’église de Saint-Félix, attribués à l’atelier des maîtres royaux Aloi de Montbrai et Jaume Cascalls, sans oublier non plus un magnifique relief de Pere Oller, auteur, entre autres, du tombeau du cardinal Anglesola, dans la cathédrale de Gérone.
À part d’une bonne représentation de tombeaux et reliefs, figures et chapiteaux d’ateliers de tailleurs de pierre géronais, le musée compte avec des pièces exceptionnelles, comme les tables de verrier qui ont servi pour réaliser les verrières de la zone de l’abside de la cathédrale de Gérone et qui constituent l’un des rares représentants matériaux de ce genre conservés en Europe. Les tables ont été objet d’une étude et d’une exposition monographique au Musée d’Art.
Le majestueux Salon du Trône réunit l’un des ensembles les plus emblématiques de la Catalogne en matière de retables peints au XVe siècle, comme celui de Sant Miquel de Cruïlles, de Lluís Borrassà; le retable de la Vierge de Canapost, du maître homonyme; celui de Sant Miquel de Castelló d’Empúries, avec l’intervention de Joan Antigó, Honorat Borrassà et Francesc Vergós I; le retable de Sant Pere de Púbol, de Bernat Martorell; celui de Sainte-Christine de Corçà, attribué au Maître d’Olot; et le retable de la Pitié, de Jaume Cabrera, procédant de la chapelle de Sainte-Catherine, située dans la paroisse de Sant Genís de Torroella de Montgrí.